Cette semaine, je vous emmène faire un détour par mon atelier.
Qui est à proprement parler installé dans une moitié de notre salon. Nous avons une grande pièce de vie en rez-de-chaussée de notre appartement, et j’en occupe une bonne moitié avec les machines, les tissus, et la table de coupe que Nicolas m’a fabriquée.
Une fille et ses machines à coudre…
Je possède 4 machines à coudre, et je tiens à préciser ici qu’aucune d’elles n’a fait l’objet d’un partenariat avec aucune marque. Je les ai achetées à La Maison de la couture, et c’est aussi là que je les fais réviser et entretenir.
J’ai une Bernina familiale, la B530. Quand j’ai débuté la couture il y a 12 ans, j’ai tout d’abord acheté une petite Bernette. Que j’ai rapidement revendu pour une Bernina un peu plus évoluée, avant d’acquérir la B530 en 2013.
J’ai une surjeteuse Babylock Evolution que mes parents m’ont offerte.
Ma maman m’a donné sa vieille Brother, qui doit avoir 50 ans, et qui est d’une fiabilité incomparable. Je l’utilise quand j’ai une machine en révision, et elle me permet aussi de dépanner mes élèves.
Et j’ai aussi une piqueuse plate Juki, la petite nouvelle de l’atelier.
Cette machine a une histoire un peu particulière. L’an passé, le Rotary Club de Gap a proposé d’aider un entrepreneur de la CAE dans laquelle je suis salariée (je vous renvoie à ce petit précis sur ce qu’est une CAE, et je vous prépare un prochain détour à ce sujet très prochainement). Avec l’aide de l’équipe d’appui qui suit les entrepreneurs salariés que nous sommes (une centaine aujourd’hui), j’ai monté un dossier, un plan de financement, ficelé mon projet et soumis le tout à la commission en charge du projet au Rotary.
Parmi les 15 entrepreneurs salariés ayant soumis un dossier, ils en ont retenu deux, dont le mien. Mon projet était l’acquisition d’une piqueuse plate, l’outil pour mener à bien et développer le projet dont je vous parlerai à la fin de mes détours.
J’ai été auditionnée début janvier 2018, et ils ont décidé de m’aider. Ils ont financé un tiers de l’achat, et m’ont octroyé un prêt sur l’honneur pour le reste de la somme.
Voilà comment cette belle Juki a rejoint mon atelier (et comment nous avons dû repenser l’espace pour lui faire une petite place).
Détour par mon atelier…
La pièce est aujourd’hui divisée en deux, d’un côté le salon avec le canapé et une grande bibliothèque, de l’autre la table de coupe et les machines. Au plafond, une poutre qui sépare l’espace, et la jolie guirlande que Marin m’a cousue au printemps. Tout seul sur la Brother de ma maman. Il a découpé les triangles de feutrine et cousu le biais avec une régularité impressionnante.
J’ai de la chance, car notre salon est baigné de lumière. Nous sommes orientés au sud, j’ai la vue sur les falaises de Céüse (celles qui pratiquent l’escalade savent que c’est l’une des falaises les plus courues au monde pour la grimpe), et sur le grand jardin commun à toute la résidence. Nous sommes à l’étage d’une vieille bâtisse qui a été rénovée il y a plus de 15 ans, et divisée en appartement. Elle est bordée de séquoias classés dont les cimes tutoient le ciel bleu qui brille si souvent chez nous.
Nicolas m’a fabriqué une table de coupe qui se rabat sur l’étagère (le grand méchant suédois, mais du bois brut et des matériaux simples et robustes comme je les aime). En théorie, elle se rabat, donc. En pratique, il y a toujours quelque chose dessus (j’ai passé un moment à ranger avant de pouvoir prendre la photo…), et du fourbi dessous (les lumières pour les photos, et un petit meuble roulant avec les projets en cours).
C’est vraiment un endroit très agréable pour patronner et couper.
J’ai aussi une table à repasser et une centrale vapeur, mais ce n’était pas très photogénique. Et en face, l’étagère avec les tissus. Et Germaine, bien sûr, qui vous accueille quand vous pénétrez dans la pièce.
Évidemment, comme nombre d’entre vous j’imagine, j’aimerais beaucoup une pièce séparée. Un endroit où je puisse entrer le matin, et dont je pourrais partir le soir pour signifier que ma journée est terminée. Mais ce n’est pas possible, alors je m’en accommode au mieux. Et le reste de la famille également.
Je me dis aussi parfois que j’aimerai que mon travail soit délocalisé de mon lieu de vie (l’atelier d’Ivanne Soufflet me fait rêver !) Mais là encore c’est impossible. Aujourd’hui j’arrive à me payer un tout petit salaire, et il est hors de question de tout engloutir dans la location d’un local. Un jour peut-être.
Travailler chez soi
J’apprécie beaucoup la flexibilité qu’offre le travail à la maison. Je suis là pour les enfants, mais je peux aussi travailler pendant qu’ils passent leur après-midi dans le jardin avec les petits voisins. Mais il m’arrive aussi de travailler très tard, ou très tôt, le dimanche aussi… Une situation qui a les avantages de ses inconvénients.
Il m’arrive de râler parce que les Playmobil ont envahi la table de coupe, ou que le chat a décidé que la planche à repasser était définitivement le meilleur spot pour passer sa journée à dormir.
Tout est une histoire de compromis dans la vie, et pour l’instant celui-ci me convient. Ce qui doit se faire se fera, et j’apprécie chaque moment consacré à faire exactement ce qui me plaît dans ma vie professionnelle. Pour être passée bien trop près du burn-out quand j’étais journaliste, je sais que ça n’a pas de prix.
Mon coworker de choc, le regard complaisant…
D’ailleurs, le prochain détour prendra un autre chemin que la couture, puisque je vous parlerai de l’autre pan de mon activité professionnelle, responsable éditoriale pour un site de voyages en ligne… Vive la pluriactivité !
N’hésitez pas à partager vos astuces pour l’aménagement de votre coin couture… C’est toujours un grand plaisir de lire vos commentaires.
Il est canon ce coin couture, le mien est dans ma chambre, on a une très grande chambre, on n’a même pas l’impression qu’il est là tant il est dans son coin. Par contre, je manque de lumière et le fer est loin, donc souvent je m’en passe ( pas bien ^^) un jour sans soute j’aurais mon espace.
J’ai hâte de connaître la suite de tes aventures, tu es si inspirante ( moi qui est si peur de me lancer dans le bain de entrepreneuriat)
Encore un très bel article ! Mais tes pauvres garçons vivent vraiment dans la couture puisque chez Mamino et Papiri ils partagent leur chambre avec l’atelier de leur Mamino
Merci, Emilie, pour ces belles photos et ton enthousiasme communicatif ! Cela me rappelle un beau cours de couture où j’ai pu découvrir, émerveillée, ton installation, je n’ai qu’une envie, te souhaiter une belle réussite car tu le mérites bien !