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L’industrie textile est l’une des industries les plus polluantes au monde.
Nous sommes aujourd’hui à 150 milliards de vêtements fabriqués chaque année, pour un chiffre d’affaire équivalent juste pour la France (source IFM 2016). L’industrie textile mondiale représente à elle seule entre 2 % et 8% des émissions des gaz à effets de serre globales.
Plus de 64 % des fibres produites sont en Polyester, un fibre synthétique produite à partir de pétrole. De son extraction à sa fin de vie, cette fibre considérée comme moderne et révolutionnaire dès son émergence (avec le Terylène en 1941) est un fléau, non pas seulement du fait de sa nature intrinsèque, mais parce qu’elle est facile à produire et qu’elle a entrainé avec elle un système mortifère : la fast fashion. Basée sur les volumes produits et vendus, la fast fashion étouffe la planète avec ses vêtement jetable que nous surconsommons (3,3 milliards de vêtements achetés en France en 2023…). Et tout cela alors que nous ne portons que 30 % de notre garde-robe…
Des chiffres vertigineux qui obligent à réfléchir à nos pratiques et nous poussent à l’action pour une mode plus responsable, soutenable et éthique dans le respect des hommes et de la terre.
Pays producteurs
La fleur pousse principalement aux États-Unis, en Inde, en Chine et en Ouzbékistan. Ce pays a institutionnalisé le travail forcé de sa population pour la récolte du coton, et dévié l’eau de la mer d’Aral pour irriguer ses champs de coton.
Ce sont les balles de coton en provenance des champs du Sud des États-Unis qui ont permis à l’industrie d’émerger avec la première filature en Angleterre en 1641. Le coton était alors ramassé par les esclaves noirs déportés d’Afrique pour le bénéfice des riches propriétaires bancs.
Pesticides, insecticides, herbicides
Le coton représente environ 30 % de la production textile mondiale (24,7 millions de tonnes pour 2020-2021, source IFTH). C’est une plante très fragile qui nécessite des particularités climatiques à différents moments de la croissance de la plante. Humide au début de la pousse, puis sec durant la maturation des fruits et lors de la récolte.
Le coton pousse le plus souvent en monoculture subventionnée par les États producteurs, arrosée de pesticides (16 % des insecticides mondiaux et 10 % des pesticides), qui détruisent les sols, les rivières et menacent la santé des travailleurs et des habitants qui vivent à proximité. L’Organisation Mondiale de la Santé annonce des chiffres qui font froid dans le dos : plus de 22 000 personnes décèdent tous les ans du fait de leur exposition aux pesticides utilisés dans la culture intensive du coton.
Récolte
La capsule (ou gousse) de la fleur de coton est récoltée puis séchée et triée à l’air libre ou grâce à des courants chauds artificiels soufflés sur les gousse. On sépare la coque, les graines et les fibres et on les débarrasse des impuretés. Cette étape est appelée égrenage. La filière conventionnelle fait appel à des machines toujours plus sophistiquées, alors que les filières biologiques font appel à des travailleurs, en récoltant à la main ou avec des machines également. Il faut avoir en tête que la mécanisation induit une moindre qualité alors que la récolte à la main garantit des fibres moins abîmées.
L’Ouzbékistan a institutionnalisé le travail forcé en obligeant les travailleurs du pays à quitter leur emploi au moment de la récolte pour venir ramasser les fleurs de coton.
Filature
Une fois l’égrenage opéré, les fibres sont compressées et mises en balles (une balle fait plusieurs centaines de kilos), puis envoyées dans les filatures. Les graines et les coques de la plante sont utilisées pour produire de l’huile ou participer à l’alimentation animale. La fibre de coton arrive dans la filature après avoir parfois fait un tour du monde. Avec l’impact environnemental que cela implique. La fibre doit maintenant être démêlée puis peignée, filée, étirée, retordue, selon les méthodes utilisées par la filature, le fil recherché etc. Le coton est disposé en grosses nappes de fibres puis cardé. Le voile de fibres obtenu est étiré en grands rubans qui donnent des mèches, qui deviendront elles-mêmes du fil qui sera ensuite mis en très grosses bobines.
Filature
À partir de là, le fil peut être tissé ou tricoté. Si l’on suit l’histoire de notre T-shirt, il est en maille, donc tricoté. Une machine à tricot comporte des milliers d’aiguilles, et peut réaliser un T-shirt sans couture sur des machines très sophistiquées. Pour cela, les bobines sorties de la filature sont envoyées dans des usines de tissages ou chez des tricoteurs. Donc c’est reparti pour un petit coup (ou grand coup) de transport.
Matière
Vous avez votre matière (la maille pour notre T-shirt) produite. Celle-ci doit maintenant être traitée, le mot technique étant ennobli. Et c’est là que ça se gâte toujours plus pour la filière conventionnelle. L’ennoblissement est une étape très chimique, avec le traitement de la maille à coups de milliers de composants chimiques contenant métaux lourds et autres solvants afin d’obtenir la bonne couleur ou le bon rendu. Ce sont des étapes qui sont dangereuses pour les travailleurs et l’environnement. Les pays producteurs n’ont souvent pas les normes sociales et environnementales que l’on peut avoir en Europe. Votre T-shirt blanc ne l’est pas naturellement, il est blanchi à l’aide de produits chimiques aux noms barbares. Nous sommes à l’opposé des teintures naturelles et végétales ! Les colorants en filière conventionnelle sont une catastrophe pour l’environnement avec la pollution de l’eau et des sols, et l’empoisonnement des travailleurs et des populations qui habitent à proximité des usines.
Confection
La maille de votre T-shirt est envoyée dans une usine de confection. Pour la filière conventionnelle comme pour la filière durable, la maille est envoyée le plus souvent dans une usine de confection textile dans un pays d’Asie, mais parfois aussi au Maroc, en Tunisie, en Éthiopie ou encore à Leicester en Angleterre où les conditions de travail sont tout aussi catastrophiques. Des ouvrières et ouvriers, parfois des enfants, vont découper la maille selon le patron fourni,
puis l’assembler. Tout cela dans un temps toujours plus compressé pour que les usines fabricantes produisent le plus de pièces possibles dans le moins de temps possible.
Nous avons tous en tête les images terribles de l’effondrement du Rana Plaza. Ces vêtements sont fabriqués par des populations de travailleurs contraints de rejoindre les villes pour trouver du travail mal rémunéré, sans garanties sociales. Principalement des femmes et trop souvent des enfants, qui travaillent pour un salaire de misère sans aucune protection. Le coût de notre T-shirt conventionnel, désormais cousu et prêt à être acheminé vers les magasins dans lesquels vous pourrez l’acheter, est loin d’inclure son coût environnemental, social et sanitaire. Qui paie pour dépolluer les rivières, soigner les travailleurs empoisonnés et réparer les dégâts irrémédiables de la fast fashion sur notre planète ? Sans oublier l’impact énorme sur la santé du consommateur d’un tissu conventionnel. Il n’est pas anodin de porter des vêtements dont l’étoffe a été arrosée de produits chimiques…
Tous ces éléments font que la donne est faussée vis-à-vis du consommateur, qui choisit souvent ses vêtements sur un critère de prix plutôt que sur un critère environnemental ou social. Et c’est très injuste pour une marque engagée qui vous propose un T-shirt cousu dans une maille durable, fabriqué de manière responsable dans un pays où les coûts de productions sont plus élevés car les normes sont aussi plus strictes en matière de respect des Hommes et de l’environnement. Aujourd’hui, un tissu biologique certifié coûte plus cher, mais c’est parce que le tissu conventionnel n’inclut pas les coûts cachés de la pollution des sols, de l’impact sur la santé des hommes qui le produisent, sur l’environnement en général (émission de GES tout au long de la chaîne de fabrication).
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