Plus que de la couture, le patchwork est un art, un héritage de l’histoire, une tradition chargée de sens et d’amour.
Initialement, la technique consiste à assembler de petits morceaux de tissus de taille, de couleur ou de forme différentes, selon un agencement géométrique ou non, afin de former un plus grand morceau de tissu. La tradition est très ancienne. On attribue son origine à la Palestine, on retrouve des traces de sa pratique en Égypte, en Inde, au Japon ou encore au Pakistan.
Mais la pratique de patchwork a véritablement pris son essor en Angleterre à la fin du XVIIIe siècle, puis aux États-Unis, importés par les immigrés anglais. La communauté amish fut celle qui contribua le plus à développer cette technique, en accord parfait avec leur mode de vie. Les femmes récupéraient des morceaux d’étoffes, chutes de tissus et autres petits bouts de tissus pour les assembler et confectionner ainsi les courtepointes qui allaient les accompagner tout au long de leur vie.
La tradition voulait que les femmes soient dotées d’un certain nombre de quilts (nom que l’on donna à cette pratique aux États-Unis) pour le jour de leur mariage. Le matelassage était l’occasion de se retrouver entre femmes.
Les motifs avaient une signification particulière, ainsi que le choix des couleurs. Plus qu’un simple ouvrage, le patchwork racontait l’histoire de la famille à laquelle il appartenait.
Quilt moderne
Aujourd’hui, le quilt fait l’objet d’une modernisation qui puise sa source dans le street art autant que dans la tradition. L’artiste Luke Haynes en est un parfait exemple.
Après des études d’architecture et d’art, il a fait du quilt son mode d’expression. Des autoportraits, principalement, réalisés avec talent et autodérision, qui lui valent une renommée grandissante. http://www.lukehaynes.com
Le quilt dans la littérature
Si l’univers du patchwork vous attire, je vous conseille un très bon roman de Tracy Chevalier (l’auteur notamment de La Jeune fille à la perle), intitulé La dernière fugitive. L’histoire d’Honor, une jeune quaker anglaise qui immigre aux États-Unis dans les années 1850. Des rives de l’Angleterre à l’Ohio, la jeune fille timide mais d’une volonté et d’une humanité peu commune, assemblera les pièces de sa vie avec autant de délicatesse et de rigueur que les patchworks qu’elle confectionne. Farouchement opposée à l’esclavagisme, comme l’ensemble de la communauté des quakers, elle participera activement au Chemin de fer clandestin. Un réseau qui permettait aux esclaves noirs de trouver aide et refuge le long de leur route vers le Canada et la liberté. Couture et histoire entremêlée, un très beau roman.